le corps est maintenu par un souffle intérieur continu
un avion décapotable européen
je ne monte pas
une boîte de nuit
des gens mangent d’autres dansent
c’est affreux
je suis encore une petite particule matérielle
le père de famille essaie de me tuer
je glisse le long du pare-brise d’un grand camion
je veux comprendre l’allemand
sangoku
sangohan
cette entreprise rachète tous les appartements de Paris
manger des viennoiseries en faisant les courses est une manière de ne pas les payer
des hommes en costumes et cravates
ma partenaire de jeu aux cartes triche en dessinant de petits symboles sur ses cartes
le but de ce jeu est de souffler sur les adversaires
top 10 des livres les plus ridicules de la rentrée littéraire
mon livre est classé numéro 1
ça ne me dérange pas
cheminer
personne ne me répond
tout le monde m’a oublié
je loue un très grand appartement
c’est un ancien atelier j’y suis seule
voiture circuit
des cellules pour tester la neige
des enfants et des ânes enlevés, rendus esclaves
on les utilise en Espagne
les écrivains espagnols le savent très bien
ils ont tout vu mais ils se taisent
je décide de sauver les 80 enfants et les ânes
je vais les rendre à leurs familles
je les mets dans un bateau
mais dans leurs familles ils sont encore plus malheureux
tout est pire
je me suis trompée
c’était une fable pour apprendre la cruauté de la vie
construire des ponts dans l’eau avec les corps des enfants
deux femmes sans dents et belles me donnent des conseils :
essaie d’être d’humeur égale
mets moins de fond de teint
il me montre une vidéo d’une de ses amies
il me dit c’est très très beau
je regarde c’est nul
je ne dis rien
il me dit que c’est une amie étudiante en art
ensuite il me parle d’art avec des mots qui sont un discours
c’est très pénible très ennuyeux
des glaçons sortent de la cuisse de mon père
je cache les yeux de la mère pour qu’elle ne soit pas choquée
elle me dit j’ai l’habitude
un parc plein de chiens je fais tout pour sauver Patato
je la tiens dans mes bras elle me griffe mais tant pis
l’offrande intérieure est grasse
psychothérapie en duo avec un inconnu
je suis avec un grand homme brun violent qui me coupe la parole et qui veut me voler mes affaires
la psychologue fait de grands gribouillages sur une feuille pendant qu’on parle
je lui offre des fleurs
ramener des fleurs chez moi
crier le plus fort possible
je ne vais pas me laisser faire
ironie
l’institutrice de CP a le crâne rasé
elle porte un enfant dans ses bras
elle le berce
je passe elle ne me reconnaît pas
une lumière magnifique
sérieux
Christine Angot
je suis enlevée et séquestrée
ma mère envoie des messages à mes contact sur les réseaux sociaux pour parler de choses familiales
je suis horrifiée
salle de bains
toilettes
Yannicka
miroir
son corps est ici mais son esprit se trouve dans une autre pièce
il a d’autres activités
un chat dans une cuisine
de grands sacs
de mauvaises odeurs
on me demande d’écrire un texte et de le lire
j’écris un texte dont le titre est chapeau
c’est de la poésie
je dis presque n’importe quoi
quelques passages sont très bien
des hommes avec des barrettes sur la tête, chassés comme des animaux
Robbe-Grillet en train de râler
dehors
dehors
tout est insupportable
je crois reconnaître mon éditeur mais c’est le mari de ma cousine et il est saoul
une femme me demande si je suis laura vazquez, je dis oui
elle dit vous avez pris un sacré coup c’est la décrépitude
la sensation de mort
je suis retenue par des bras
je me réveille et je suis retenue par les bras d’une autre personne
son visage cache quelque chose de mauvais une intention terrible cette personne est contre moi
je m’arrache à ces bras
je les enlève un par un
je veux qu’elle meure je ne tiens pas à cette personne je n’ai aucune confiance
j’essaie d’appeler à l’aide
je veux dire maman
ma voix ne sort pas
je murmure mama
j’arrive dans la chambre de mes parents
je dis à ma mère il faut que je dorme avec toi il m’arrive quelque chose d’horrible
j’ai peur je n’avais pas eu d’angoisses aussi fortes depuis le lycée
ce rêve se répète deux fois de suite
je me cache dans l’ombre
Elsa
mon petit cousin
acheter des cartes Pokémon
en randonnée il nous arrive beaucoup de malheurs
quelqu’un perd la lèvre à cause d’un choc
quelqu’un s’ouvre une veine de la main
on va rentrer
il y a beaucoup d’ombres
on croise Kaaris
on oublie vite nos malheurs
terroristes islandais
ils sont racistes
ils menacent avec une tronçonneuse
se cacher dans une cabane avec Patato
je suis en cavale
je me fais faire des certificats médicaux
je reste à l’hôtel
je suis aidée par des professeurs et des vieilles dames
dans un train à côté d’une comédienne
je rentre chez mes parents
il y a du monde je trouve une grande enveloppe ouverte
à l’intérieur il y a mes certificats médicaux et une lettre de Yannika intitulée Lune d’automne
je la montre à Frédérique
ça la fait rire
on me traite comme une enfant
mon père déplace le corps rigide de ma mère dans les escaliers
ma mère parle
ils me suivent
je leur dis ce n’est pas la peine de me suivre
je fais croire à Jade que ma mère est ma belle mère
prière collective sur le parking d’un supermarché
ma mère me bat
mon frère me bat
ils se battent
tout le monde saigne
ma mère a perdu des dents
elle est à genoux ses jambes sont coupées
on casse nos objets
de rage je mords mon téléphone j’arrache un morceau
tout est cassé tout est mort
mon père arrive et il nous déteste
rien n’est bien
tout est détruit
je vais dans une pièce les vitres sont cassées
je hurle en direction du ciel des cris très longs dans la gorge
Simon a les cheveux très longs
il marche dans les rues dans le vent avec une personne brune
ils rient beaucoup
se présenter
je suis étrange